Il a mis les mains dans le cambouis depuis tout petit. Et a décidé de passer la seconde pour faire de sa passion son métier. Cyril Meyer n’a que 25 ans, mais son talent est reconnu par tous les spécialistes de la moto de Sarrebourg et sa région depuis longtemps.

Tous ? Non. Pendant cinq ans, malgré ses qualités, toutes les banques lui ont fermé la porte au nez quand il a voulu prendre la main sur S Motos, concessionnaire Suzuki et seul garage de motos et autres deux-roues du secteur. Officiellement trop jeune, paraît-il.Pourtant, avec lui, l’Alsacien de Gungwiller près de Drulingen, le dicton « la valeur n’attend par le nombre des années » se vérifie pleinement. « J’ai toujours eu la passion de la moto, indique-t-il. Mes parents étaient motards tous les deux. » Il a débuté très tôt dans la mécanique. Ses parents avaient des Ducati, une blague que seuls les motards peuvent comprendre. Sinon, à 10 ans, il tombe avec son père sur une vieille mobylette abandonné à la déchetterie. « On l’a rénovée et remise en marche ensemble, explique Cyril Meyer. Ensuite, j’en ai restauré trois autres. Je les ai toutes gardées. » « Le pire, c’est de ne recevoir aucune réponse. »

À 14 ans, il débute son apprentissage en CAP puis Bac Pro mécanique moto, d’abord pendant un an à Diemeringen avant que la boutique d’Alsace bossue ne ferme définitivement, puis à S Motos, dans la zone de la Bièvre à Sarrebourg. « Après mon apprentissage, le patron m’a embauché. Un an après, au moment de prendre sa retraite, il m’a proposé de racheter le fonds de commerce. » C’est là que les ennuis ont commencé. « Ça a pris des années, déplore-t-il. Je me suis rendu plusieurs fois dans toutes les banques de la région. Je suis allé chez tous les courtiers possibles. Le pire de tout, c’est de ne recevoir aucune réponse, ni oui ni non ni on ne sait pas. Heureusement, mon ancien patron a permis qu’on trouve une solution. On s’est associés. Lui possédait 51 % de l’entreprise, moi 49 %. »

Cyril Meyer a engagé des modifications importantes dans l’organisation de S Motos. Le magasin aussi a beaucoup changé. « Nous avons proposé de nouvelles marques, comme Dafy Speed, Kymco ou Rieju, pour développer l’activité et proposer un maximum de services multimarques. » Le travail a porté ses fruits. Les banques, rassurées, ont enfin donné leur accord pour financer, après quatre ans d’atermoiements, le rachat de l’ensemble de l’entreprise. « J’ai de nombreux projets pour l’avenir. Nous allons agrandir le magasin en construisant un nouveau bâtiment à côté de l’existant. »

Poignée des gaz à fond vers la réussite et tous les freins oubliés !